La revitalisation des langues

Your language teaching mission, should you choose to accept it, is to reflect on how language revitalization impacts your own language teaching practices.

Today’s post is in French, but if you’re interested in an English language revitalization resource that can be adapted into any language, you can find it here.

Je suis fascinée par les efforts de revitalisation des langues. Je comprends que la morte d’une langue est naturelle : comme les animaux, les langues évoluent. Cependant, je comprends aussi que, comme les animaux, la globalisation tue les langues plus vite que serait naturelle. En fait, par la fin du 21 siècle, la moitié des langues du monde sera éteintes ! Je pense que c’est important que nous préservions ces langues en voie d’extinction pour beaucoup de raisons, mais de toutes les raisons, celle que me touche la plus, c’est comment les langues traditionnelles tiennent la clé pour accéder à chaque culture unique et permettent des voix uniques à être entendues. Comme Claxton Baker, un locuteur de la langue hul’q’umi’num’, l’a dit : « For myself, I feel that it’s very important as a First Nations person to be able to express myself, my identity and my land in my own language ». ·Les langues traditionnelles peuvent être un moyen d’interpréter le comportement humain et les émotions qui ne peuvent pas être exprimées par une langue dominante, comme l’anglais. Par exemple, la langue cherokee a un mot, « oo-kah-huh-sdee », qui représente le plaisir qu’une personne ressent en voyant un adorable bébé ou un chaton. De plus, des informations culturelles importantes peuvent être trouvées dans les langues elles-mêmes. Ainsi, la perte de la langue peut signifier la perte d’histoires et de lignées ancestrales connues uniquement par la narration orale, ainsi que la connaissance des plantes et des pratiques médicinales. Les locuteurs du lulamogi en Ouganda, en fait, craignent que leur peuple oublie la pratique culturelle importante de manger des fourmis blanches, et avec elle une dizaine de termes spécifiques au lulamongi. Ou, dans les mots de Richard Littlebear, un linguiste et une citoyen Cheyenne qui a rencontré la dernière locatrice de la langue Eyak d’Alaska, Chief Marie Smith Jones : « I felt like I was sitting in the presence of a whole universe of knowledge that could be gone in one last breath ». Malheureusement, cet univers a disparu quand Marie est morte en 2008. Alors, le plus je me penche sur les langues en voie d’extinction, le plus je me demande si j’ai le droit d’avoir une opinion. Je me sens mal à l’aise, en tant que locatrice de la langue majoritaire, de dire aux autres qu’ils DOIVENT préserver leur langue. Il y a beaucoup de raisons qu’une langue n’est pas parlée : la honte ou la peur, un manque de temps ou de ressources, ou peut-être un véritable désir pour l’assimilation. J’écoute un excellent podcast (« Stuff the British Stole ») et une citation de cet épisode m’a vraiment marqué : « It’s an important dynamic within imperialism, that you have a constant nostalgia for the thing that you are in the act of destroying. So at the same time as you disrupt local cultures, and seek in fact to destroy them in order to dominate, you are mourning the loss of those cultures and trying to act in ways to preserve them » (à 20:50). En tant qu’une personne fascinée par la préservation de la langue et qui pense que c’est un objectif incroyablement important, je me demande dans quelle mesure, pour moi, c’est de l’empathie et dans quelle mesure c’est la nostalgie d’une colonisatrice ?

Quelles sont vos pensées? N’hésitez pas à les ajouter dans les commentaires.


Les sources:

Baker, C., & Wright, W. E. (2017). Foundations of Bilingual Education and Bilingualism (6th ed.). Multilingual Matters.

Fennel, M. (Executive Producer). (2020-present). Stuff the British Stole [Audio podcast]. ABC Radio National. https://www.abc.net.au/radionational/programs/stuff-the-british-stole/best-named-dog-ever/12867932

Nuwer, R. (2014, June 5). Languages: Why we must save dying tongues. BBC Future.  https://www.bbc.com/future/article/20140606-why-we-must-save-dying-languages

Ouellet-Dumont, C. (2018, February 22). Les langues menacées de disparition. Quel mot t’a piqué? https://quelmottapique.com/2018/02/22/les-langues-menacees-de-disparition/

Paetkau, J. (2019, December 16). Elders and great-grandchildren share the legacy of learning  Hul’q’umi’num’. CBChttps://www.cbc.ca/originalvoices/language/halkomelem/

Riehl, A. (2019, November 8). Why Are Languages Worth Preserving? SAPIENS.  https://www.sapiens.org/language/endangered-languages/